Pour présenter l'enluminure, voici un texte extrait du livre "les manuscrits enluminés et leurs créateurs" de Rowan Watson, qui en parle parfaitement bien :
[…c'est au XIXe s. que le terme enluminure fut définitivement utilisé pour désigner les ornementations colorées et dorées des livres ; l'étymologie du mot enluminure est riche d'une longue histoire et ce terme a recouvert des opérations décoratives variées. Il servit même à décrire la discrète et modeste activité qui consistait simplement à rehausser de couleurs des cartes et des ouvrages imprimés. Il fut aussi affublé, en 1849, d'un sens péjoratif, lors d'une exposition à la Royal Académy, à l'occasion de laquelle un critique de la revue Punch éreinta le mouvement artistique préraphaélite en le qualifiant de "bizarrerie aux relents de … missel enluminés". Mais, si tout au long de cette histoire, ce mot a qualifié une opération d'ornementation, à l'époque médiévale il désignait toute décoration utilisée pour rendre un texte lisible. L'enluminure pouvait alors consister en de simples initiales bleues et rouges, des fioritures filigranées, des bordures richement ornées ou encore des initiales et miniatures décoratives. Elle pouvait aussi être synonyme d'illustrations qui devaient être "lues" en même temps que le texte, comme dans les livres d'heures. Au moyen-age, à moins que les livres ne fussent de simples notes informelles d'un étudiant ou le document de travail d'un juriste, ils étaient généralement polychromes et donc, pour nous, enluminés.]
Bien sur le mot "enluminure" se rattachant à l'ornementation des livres à l'époque médiévale, il évoquera donc la plupart du temps des œuvres rappelant ces périodes passées, et dont la réalisation en suivra les caractéristiques techniques habituelles (parchemin, feuilles d'or, pigments...)
Il va sans dire, cependant, que l’histoire de l’enluminure est longue, et qu’au-delà de quelques points la caractérisant, elle a su évoluer et se renouveler au travers des différents styles et techniques picturales qu'elle a connue. Il nous appartient de la faire vivre, encore, au XXIe siècle.
J'ai choisi pour ma part d'être la plus proche possible des conditions de réalisation (pour ce qu'il peut en être connu et reproduit) lors de la copie d'enluminures historiques; mais plus libre de mes choix stylistiques ou techniques, lors de créations.